* La Providence fait recommander Mardochée auprès du roi (1-3). Haman rend les honneurs à Mardochée (4-11). Les amis d’Haman l’avertissent du danger (12-14).
1 Cette nuit-là, le roi ne parvint pas à trouver le sommeil. Il se fit donc apporter le registre des événements marquants, les annales, et l’on en fit la lecture devant lui. 2 On y trouva mentionnées les révélations faites par Mardochée à propos de Bigthan et de Théresh, les deux eunuques du roi qui avaient la garde de l’entrée et qui avaient voulu porter la main contre le roi Assuérus. 3 Le roi demanda: «Quelle marque d'honneur et de grandeur a-t-on accordée à Mardochée pour cela?» «On ne lui a absolument rien accordé», répondirent les jeunes serviteurs du roi.
1-3 La Providence divine règne au-dessus des plus petits tracas des hommes. Pas un moineau ne tombe à terre sans Son consentement. Remarquez par quelles étapes cette Providence a conduit Mardochée à la cour royale ! C’est Elle qui a empêché le roi de trouver le sommeil. Le texte ne mentionne aucune maladie susceptible d’avoir troublé ce repos : c’est l’œuvre de Dieu, Lui seul est Maître pour accorder toutes choses.
Ce roi, qui régnait sur cent vingt-sept provinces, était incapable de donner des ordres pour pouvoir dormir ne serait-ce qu’une heure !
4 Le roi demanda alors: «Qui donc est dans la cour?» – Haman avait fait son apparition dans la cour extérieure du palais pour demander au roi de faire pendre Mardochée à la potence qu'il avait préparée à son intention. – 5 Les serviteurs du roi lui répondirent: «C'est Haman qui se tient dans la cour.» «Qu’il entre!» ordonna le roi.
6 Dès qu’Haman fut entré, le roi lui demanda: «Comment faut-il traiter un homme que le roi veut honorer?» Haman se dit: «Qui d’autre, à part moi, le roi voudrait-il honorer?» 7 et il lui répondit: «Si le roi veut honorer un homme, 8 il faut prendre un vêtement royal que le roi a déjà porté, ainsi qu’un cheval que le roi a déjà monté et sur la tête duquel on ait posé une couronne royale. 9 Il faut confier le vêtement et le cheval à l'un des plus illustres princes du roi, mettre cette tenue à l'homme que le roi veut honorer, le conduire, monté sur le cheval, sur la place de la ville et crier devant lui: ‘Voici comment l'on agit pour l'homme que le roi veut honorer!’»
10 Le roi dit à Haman: «Dépêche-toi de prendre le vêtement et le cheval, comme tu l'as dit, et fais tout cela pour le Juif Mardochée qui est assis à la porte du roi, sans rien négliger de tout ce que tu as mentionné!» 11 Haman prit donc le vêtement et le cheval, mit cette tenue à Mardochée et le conduisit, monté sur le cheval, sur la place de la ville en criant devant lui: «Voici comment l'on agit pour l'homme que le roi veut honorer!»
4-11 Remarquez comment l’orgueil des hommes finit par leur nuire ! Rien ne peut mieux révéler la fausseté de nos cœurs que notre opinion sur nous-mêmes et sur notre état d’âme : sachons prier et rester vigilants à ce sujet ! Haman pensait que le roi le tenait en très haute estime ; en fait, il a été fort déçu ! Nous devrions rester prudents quant à l’opinion qu’ont les autres à notre sujet, cette dernière n’étant peut-être pas aussi élevée que l’on pourrait le penser.
N’ayons pas une trop haute opinion de nous-mêmes, soyons attentifs à ce que pensent les autres. Quelle honte Haman a du éprouver quand le roi lui a demandé d’honorer Mardochée le Juif, cet homme qu’il détestait, celui dont il ne cherchait que la ruine !
12 Mardochée retourna ensuite à la porte du roi, tandis qu’Haman s’empressait de rentrer chez lui, dans une attitude de deuil et la tête couverte. 13 Lorsqu’il exposa point par point à sa femme Zéresh et à tous ses amis tout ce qui lui était arrivé, ses conseillers et sa femme Zéresh lui dirent: «Si ce Mardochée devant lequel tu as entamé ta déchéance est un Juif, tu ne pourras rien faire contre lui: tu ne pourras que perdre la partie contre lui.» 14 Ils parlaient encore avec lui quand les eunuques du roi arrivèrent. Ils s’empressèrent de conduire Haman au banquet qu'Esther avait préparé.
12-14 Mardochée n’a pas eu la progression des honneurs qu’il méritait, il est retourné à sa place, pour accomplir son devoir. L’honneur est accordé en réalité à ceux qui n’ont pas une trop haute opinion d’eux-mêmes. Haman, quant à lui, n’a pu supporter le cours des évènements. Quel mal avait-il donc fait ?
Ce qui brise le cœur de l’orgueilleux ne hantera pas le sommeil de l’homme simple. En plus de cet événement, son triste sort lui a été confirmé par son épouse et ses amis. Ils ont pleinement admis que les juifs, malgré leur dispersion parmi les nations, étaient spécialement placés sous la protection divine. Le peuple juif avait une bien triste tâche : s’il ne pouvait pas conseiller à Haman de se repentir, il a néanmoins prévu son destin inévitable. La sagesse de Dieu se manifeste par les diverses délivrances de Son église, afin que soit révélée Sa propre Gloire.