* Exhortations à la douceur, la gentillesse, et l’humilité (1-5). La gentillesse envers tous les hommes, spécialement les croyants (6-11). Les Galates mis en garde contre les professeurs du Judaïsme (12-15). Une bénédiction solennelle (16-18).
1 Frères et sœurs, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le dans un esprit de douceur. Veille sur toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté. 2 Portez les fardeaux les uns des autres et accomplissez ainsi la loi de Christ. 3 Si quelqu'un pense être quelque chose alors qu'il n'est rien, il se trompe lui-même. 4 Que chacun examine ses propres œuvres, et alors il aura de quoi être fier par rapport à lui seul, et non par comparaison avec un autre, 5 car chacun portera sa propre responsabilité.
1-5 Nous devons porter les fardeaux les uns des autres. Ainsi, nous accomplirons la loi de Christ. Ceci oblige à une indulgence mutuelle et à avoir de la compassion l’un pour l’autre, selon son exemple. Il nous appartient de porter les fardeaux les uns des autres comme des voyageurs associés. Il est très commun pour un homme de se considérer comme plus sage et meilleur que les autres hommes, et comme capable de leur dicter leur conduite. Un tel homme se trompe lui-même ; en prétendant à ce qu’il n’a pas, il met la tromperie sur lui-même, et plus ou moins rapidement en éprouvera les tristes effets. Cette volonté n’apporte jamais un gain, que ce soit avec Dieu ou avec les hommes. Chacun est tenu de prouver ses propres œuvres. Le mieux nous connaissons nos propres cœurs et nos voies, le moins nous méprisons les autres, et le plus nous sommes disposés à les aider sous les infirmités et les détresses. Combien paraissent légers les péchés pour les hommes lorsqu’ils les commettent, alors qu’ils leur semblent un pesant fardeau lorsqu’ils viennent en rendre compte à Dieu. Nul homme ne peut payer une rançon pour son frère ; et le péché est un fardeau pour l’âme. C’est un fardeau spirituel ; et le moins un homme le ressent comme tel, le plus il doit se suspecter lui-même. La plupart des hommes sont morts dans leurs péchés, et donc n’ont aucune vision ou sens du fardeau spirituel du péché. Ressentant le poids et le fardeau de nos péchés, nous devons chercher à en être allégés par le Sauveur, et être prévenus contre chaque péché.
6 Que celui à qui l'on enseigne la parole donne une part de tous ses biens à celui qui l'enseigne. 7 Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le récoltera aussi. 8 Celui qui sème pour satisfaire sa nature propre récoltera d’elle la ruine, mais celui qui sème pour l'Esprit récoltera de l'Esprit la vie éternelle. 9 Ne négligeons pas de faire le bien, car nous moissonnerons au moment convenable, si nous ne nous relâchons pas. 10 Ainsi donc, pendant que nous en avons l'occasion, pratiquons le bien envers tous et en particulier envers nos proches dans la foi.
11 Voyez avec quelles grosses lettres je vous ai écrit de ma propre main.
6-11 Beaucoup s’excusent de ne pas accomplir les œuvres de la religion, alors qu’ils pourraient le faire. Ils peuvent en imposer aux autres, mais cependant ils se trompent s’ils pensent en imposer à Dieu, qui connaît leurs cœurs aussi bien que leurs actions ; et comme il ne peut pas être trompé, on ne peut pas non plus le narguer. Notre temps présent est un temps de semailles ; dans l’autre monde, nous récolterons ce que nous semons maintenant. Comme il y a deux sortes de semailles, une pour la chair, et l’autre pour l’Esprit, le résultat en est décrit ci-après. Ceux qui vivent une vie charnelle, sensuelle, ne doivent pas attendre d’autre fruit d’une telle course que misère et ruine. Mais ceux qui, sous le conseil et les influences du Saint-Esprit, vivent une vie de foi en Christ, et abondent dans les grâces chrétiennes, moissonneront de l’Esprit la vie éternelle. Nous sommes tous très enclins à nous fatiguer dans le devoir, particulièrement à faire le bien. Ceci nous devons y veiller avec soin et nous garder contre. C’est seulement dans la persévérance à faire le bien qu’est la récompense promise. Il y a ici une exhortation à tous de faire le bien là où ils sont. Nous devons avoir soin de faire le bien pendant le temps de notre vie, et de faire de cela l’affaire de nos vies. Spécialement quand s’offrent de nouvelles occasions, et aussi loin que notre pouvoir peut accéder.
12 Tous ceux qui veulent se faire bien voir par les hommes vous obligent à vous faire circoncire uniquement afin de ne pas être eux-mêmes persécutés pour la croix de Christ. 13 En effet, les circoncis eux-mêmes ne respectent pas la loi, mais ils veulent que vous soyez circoncis afin de pouvoir tirer fierté de votre corps. 14 En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde. 15 En effet, [en Jésus-Christ,] ce qui a de l’importance, ce n'est ni la circoncision ni l'incirconcision, mais c'est le fait d'être une nouvelle créature.
12-15 Les cœurs orgueilleux, vains, et charnels, sont satisfaits de juste ce qu’il faut de religion pour les aider à se montrer sur leurs bons côtés. Mais l’apôtre professe sa propre foi, son espérance, et sa joie ; et que sa gloire principale était dans la croix de Christ. Par là sont signifiées ses souffrances et sa mort sur la croix, la doctrine du salut par un Rédempteur crucifié. Par Christ ou par la croix de Christ, le monde est crucifié au croyant, et lui au monde. Le plus nous considérons la souffrance du Rédempteur par rapport au monde, le moins il nous sera possible d’aimer le monde. L’apôtre était aussi peu affecté par ses charmes qu’un spectateur le serait par quelque chose qui avait été gracieux dans le visage d’une personne crucifiée, quand il l’aperçoit noircie dans les agonies de la mort. Il n’était pas plus affecté par les objets qui étaient autour de lui que quelqu’un qui expire serait émerveillé par toutes les perspectives que ses yeux mourants peuvent voir depuis la croix sur laquelle il est pendu. Et ainsi qu’à ceux qui ont cru vraiment en Christ Jésus, toutes choses sont comptées comme entièrement sans valeur, comparées avec lui. Il y a une nouvelle création ; les vielles choses sont mortes, et les nouvelles vues et dispositions sont apportées sous les influences régénératrices de Dieu le Saint-Esprit. Les croyants sont amenés dans un monde nouveau, et étant créés en Christ Jésus, pour de bonnes œuvres, sont formés à une vie de sainteté. C’est un changement d’esprit et de cœur, par lequel il nous est permis de croire dans le Seigneur Jésus, et de vivre pour Dieu ; et là où cette religion intime et pratique est manquante, toutes les professions de foi extérieures, ou dénominations, ne resteront jamais en place bien longtemps.
16 Paix et grâce sur tous ceux qui suivront cette règle et sur l'Israël de Dieu!
17 Que personne désormais ne me fasse de peine, car je porte sur mon corps les marques du [Seigneur] Jésus.
18 Frères et sœurs, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit! Amen!
16-18 Une nouvelle création à l’image de Christ, qui montre la foi en lui, est la plus grande distinction entre un homme et un autre, et une bénédiction est apportée sur tous ceux qui marchent d’après cette règle. Les bénédictions sont la paix et la miséricorde. La paix avec Dieu et notre conscience, et tous les réconforts de cette vie, aussi loin qu’ils sont nécessaires. Et la miséricorde, un intérêt dans l’amour gratuit et la faveur de Dieu en Christ, la source et la fontaine de toutes les autres bénédictions. La parole écrite de Dieu est la règle que nous devons suivre, à la fois dans ses doctrines et ses préceptes. Puisse sa grâce être à jamais avec notre esprit, pour nous sanctifier, nous donner la vie, et puissions-nous toujours être prêts à maintenir l’honneur de ce qui est réellement notre vie. L’apôtre avait dans son corps les marques du Seigneur Jésus, les cicatrices des blessures faites par ses ennemis qui l’avaient persécuté pour son attachement à Christ, et à la doctrine de l’Évangile. L’apôtre appelle les Galates ses frères, et en cela il montre son humilité et sa tendre affection pour eux ; et il termine avec une prière très sérieuse, qu’ils puissent goûter à la faveur de Christ Jésus, à la fois sans ses effets et dans ses preuves. Nous n’avons pas besoin de désirer plus que d’être heureux par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ. L’apôtre ne prie pas que la loi de Moïse, ou la justice des œuvres, mais que la grâce de Christ, puisse être avec eux ; qu’elle puisse être dans leurs cœurs et avec leurs esprits, les vivifiant, les réconfortant, et les fortifiant. À tout cela, il ajoute son Amen, signifiant son désir qu’il en soit ainsi, et sa foi qu’il en sera ainsi.