* Il est demandé aux Hébreux d’avancer dans la doctrine de Christ, et les conséquences de l’apostasie ou d’un retour en arrière sont décrites (1-8). L’auteur de l’épître exprime sa satisfaction envers la plupart d’entre eux (9,10). Et les encourage à persévérer dans la foi et la sainteté (11-20).
1 C'est pourquoi, laissant les bases de l’enseignement relatif au Messie , tendons vers la maturité sans avoir à reposer le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, 2 de l'enseignement concernant les baptêmes et l'imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel. 3 C'est ce que nous ferons, si Dieu le permet.
4 En effet, ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté au don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, 5 qui ont goûté à la bonne parole de Dieu et aux puissances du monde à venir, 6 et qui pourtant sont tombés, il est impossible de les amener une nouvelle fois à changer d’attitude, puisqu'ils crucifient de nouveau pour eux-mêmes le Fils de Dieu et le déshonorent publiquement. 7 Lorsqu'une terre arrosée de pluies fréquentes produit des plantes utiles à ceux pour qui elle est cultivée, elle reçoit de Dieu sa part de bénédiction. 8 Mais si elle produit des ronces et des chardons, elle est jugée sans valeur, bien près d’être maudite, et on finit par y mettre le feu.
1-8 Chaque élément de la vérité et de la volonté de Dieu doit être placé devant tous ceux qui professent l’Évangile, et doit être gravé sur leurs cœurs et leurs consciences. Nous ne devons pas parler en permanence des choses extérieures ; celles-ci ont leurs places et leur utilisation, mais occupent souvent trop d’attention et de temps, qui pourraient être mieux employés. Le pécheur humilié qui plaide coupable, et pleure pour demander miséricorde ne peut pas se fonder sur ce passage pour être découragé, quelle que soit l’accusation que lui porte sa conscience. Et cela ne prouve pas non plus que celui qui est devenu une nouvelle créature en Christ, puisse en devenir un jour un apostat définitif. L’apôtre ne parle pas de ceux qui ont chuté, étant de simples auditeurs, qui n’ont jamais été convaincus ou influencés par l’Évangile. Ceux-là n’avaient rien pour les empêcher de chuter, ils n’avaient qu’un nom vide, une profession de foi hypocrite. Il n’est pas non plus parlé de ceux dont l’ardeur a faibli, ou qui sont devenus en partie rétrogrades. Il ne s’agit pas non plus de péchés tels que la chute de chrétiens à travers la force des tentations, ou le pouvoir de quelque plaisir du monde ou charnel. Mais la chute qui est mentionnée ici, est un renoncement ouvert et déclaré à Christ, d’une inimitié du cœur envers lui, sa cause, et son peuple, par des hommes approuvant dans leurs esprits les actions de ses assassins, et tout cela après qu’ils aient reçu la connaissance de la vérité et goûté à ses consolations. De ceux-là, il est dit qu’il est impossible de les ramener de nouveau à la repentance. Non pas parce que le sang de Christ n’est pas suffisant pour obtenir le pardon pour ce péché ; mais parce que ce péché, dans sa véritable nature, est opposé au repentir et à tout ce qui y conduit. Si ceux qui comprennent mal ce passage, qui ont des doutes sur leur propre cas, qui craignent qu’il n’y ait pas de miséricorde pour eux, pouvaient prendre en compte le récit donné de la nature de ce péché, c’est-à-dire un renoncement total et volontaire à Christ et à sa cause, et l’adhésion à ses ennemis, cela soulagerait leurs craintes erronées. Nous devons nous méfier, et avertir les autres, de toute approche d’un abîme aussi affreux que l’apostasie ; cependant en faisant cela nous devons rester proches de la parole de Dieu, et faire attention de ne pas blesser et terrifier le faible, ou décourager celui qui a chuté, et qui se repent. Les croyants ne goûtent pas seulement à la parole de Dieu, mais ils boivent en elle. Et que ce champ fertile, ce jardin fructueux, reçoive la bénédiction. Mais celui qui n’est chrétien que de nom, continuant à rester stérile sous les moyens de la grâce, ou qui ne produit rien que de la supercherie et de l’égoïsme est proche de l’état terrible décrit ci-dessus ; et la misère éternelle est la fin qui lui est réservée. Veillons avec une humble prudence et prions pour eux comme pour nous.
9 Même si nous parlons ainsi, bien-aimés, nous sommes convaincus qu’en ce qui vous concerne vous avez la meilleure part, celle qui est favorable au salut. 10 En effet, Dieu n'est pas injuste pour oublier votre œuvre et [le travail de] votre amour. Vous avez démontré votre amour pour son nom par les services que vous avez rendus et que vous rendez encore aux saints ,
9,10 il y a des choses qui ne sont jamais séparées du salut ; les choses qui montrent que la personne est dans un état de salut, et qui se termineront dans le salut éternel. Et les choses qui accompagnent le salut sont bien meilleures que tout ce qu’un dissident ou apostat a jamais aimé. Les œuvres de l’amour, faites pour la gloire de Christ, ou faites pour ses saints en égard pour Christ, de temps à temps, comme Dieu en donne l’occasion, sont des marques évidentes du salut d’un homme ; et des signes plus sûrs de la grâce salvatrice que le simple éclairement ou d’y avoir goûté, comme il est dit plus haut. Aucun amour ne peut être compté comme de l’amour, si ce n’est un amour qui agit ; et nulle œuvre n’est une œuvre juste, si elle ne provient pas de l’amour pour Christ.
11 et nous désirons que chacun de vous fasse preuve du même zèle pour conserver jusqu'à la fin une pleine espérance. 12 Ainsi vous ne vous relâcherez pas, mais vous imiterez ceux qui, par la foi et la patience, reçoivent l’héritage promis.
13 Lorsque Dieu a fait la promesse à Abraham, comme il ne pouvait pas prêter serment par plus grand que lui, il a juré par lui-même 14 en disant: Certainement, je te comblerai de bénédictions et je multiplierai ta descendance . 15 C'est ainsi qu’après une attente patiente Abraham a obtenu ce qui lui avait été promis.
16 Or, les hommes jurent par plus grand qu'eux et le serment est une garantie qui met fin à toute contestation. 17 C’est pourquoi Dieu, voulant montrer plus clairement encore aux héritiers de la promesse le caractère irrévocable de sa décision, est intervenu par un serment. 18 Ainsi, par deux actes irrévocables dans lesquels il est impossible que Dieu mente, nous sommes puissamment encouragés, nous dont le seul refuge a été de saisir l'espérance qui nous était proposée. 19 Cette espérance, nous la possédons comme une ancre solide et sûre de l'âme; elle pénètre derrière le voile , 20 là où Jésus, établi grand-prêtre pour toujours à la manière de Melchisédek, est entré pour nous en précurseur.
11-20 L’espérance dont il s’agit ici est une recherche certaine des bonnes choses promises, à travers ces promesses, avec amour, désir, et leur évaluation. L’espérance comporte des degrés, comme la foi. La promesse que Dieu a faite aux croyants provient du dessein éternel de Dieu, elle est invariable entre le Père éternel, le Fils, et l’Esprit. Ces promesses de Dieu sont une ferme assurance ; car ici nous avons deux choses qui ne peuvent pas changer, le conseil et le serment de Dieu, dans lesquels il n’est pas possible pour Dieu de mentir ; cela serait contraire à sa nature aussi bien qu’à sa volonté. Et comme Il ne peut pas mentir, la destruction de l’incrédule et le salut du croyant sont aussi certains l’une que l’autre. Observons ici que ceux à qui Dieu a donné la sécurité entière du bonheur ont un titre aux promesses par héritage. Les consolations de Dieu sont suffisamment fortes pour soutenir son peuple sous les épreuves les plus lourdes. Il y a ici un refuge pour tous les pécheurs qui recherchent la miséricorde de Dieu, à travers la rédemption de Christ, d’après l’alliance de la grâce, mettant de côté toutes autres considérations. Nous sommes dans ce monde comme un bateau sur la mer, ballotté d’ici et là, et lancé dans le danger d’être entraîné au loin. Nous avons besoin d’une ancre pour nous garder fermement. L’espérance de l’Évangile est notre ancre dans les tempêtes de ce monde. Cette ancre est sûre et solide, ou bien elle ne pourrait pas nous garder ainsi. La grâce gratuite de Dieu, les mérites et la médiation de Christ, et les influences puissantes de son Esprit sont les raisons de cet espoir, et donc c’est un ferme espoir. Christ est l’objet et le fondement de l’espérance du croyant. Faisons donc reposer nos affections sur les choses d’en haut, et attendons patiemment leur venue, lorsque nous paraîtrons certainement avec lui dans la gloire.