Livres de la Bible



1 Corinthiens 8

Introduction de Matthew Henry

* Le danger d’avoir une haute vanité de sa connaissance (1-6). Le mal qu’il y a à offenser les frères plus faibles (7-13).


Sur les viandes sacrifiées aux idoles

1 En ce qui concerne les viandes sacrifiées aux idoles, nous savons que nous avons tous la connaissance. – La connaissance rend orgueilleux, mais l'amour édifie. 2 Si quelqu'un croit savoir quelque chose, il ne connaît encore rien comme il faudrait connaître. 3 Mais si quelqu'un aime Dieu, il est connu de lui. – 4 Donc, pour ce qui est de manger des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde et qu'il n'y a qu’un seul Dieu. 5 En effet, il est vrai qu’il y a des êtres appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, et de fait il y a beaucoup de dieux et de seigneurs. 6 Néanmoins, pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous vivons, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous vivons.

1-6 Il n’y a pas de preuve d’ignorance plus commune que la vanité de la connaissance. Beaucoup de choses peuvent être sues, alors que peut-être rien n’est su pour un noble but. Et ceux qui pensent qu’ils savent toutes choses, et croissent en vanité sur cela sont les moins aptes à faire un bon usage de leur connaissance. Satan en blesse quelques-uns en les tentant d’être orgueilleux de leurs pouvoirs mentaux, comme d’autres, en les attirant à la sensualité. La connaissance qui enfle celui qui la possède, et le rend confiant est aussi dangereuse que la fierté du juste, même si ce qu’il sait peut être fondé. Sans de saintes affections, toute connaissance humaine est sans valeur. Les païens avaient des dieux de grades plus ou moins élevés ; de nombreux dieux, de nombreux seigneurs ; ainsi appelés, mais pas tels dans la réalité. Les chrétiens connaissent mieux. Un Dieu qui a tout fait, et qui a le pouvoir sur tout. Le seul Dieu, même le Père, qui signifie la Divinité comme l’unique objet de toute adoration religieuse ; et le Seigneur Jésus-Christ qui dénote la personne d’Emmanuel, Dieu manifesté dans la chair, Un avec le Père, et avec nous ; le Médiateur attitré, et Seigneur de tout ; à travers qui nous venons au Père, et à travers qui le Père nous envoie toutes bénédictions, par l’influence et l’œuvre du Saint-Esprit. Tandis que nous refusons toute adoration aux nombreux qui sont appelés dieux et seigneurs, et aux saints et aux anges, éprouvons-nous pour savoir si nous venons vraiment à Dieu par la foi en Christ.

7 Mais tous n'ont pas cette connaissance. Quelques-uns, marqués par la manière dont ils perçoivent encore les idoles, mangent de ces viandes comme leur étant sacrifiées, et leur conscience, qui est faible, en est souillée. 8 Or ce n'est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu: si nous en mangeons, nous n'avons rien de plus; si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de moins. 9 Veillez, toutefois, à ce que votre liberté ne devienne pas un obstacle pour les faibles. 10 En effet, si quelqu'un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d'idoles, lui qui est faible, ne sera-t-il pas encouragé dans sa conscience à manger des viandes sacrifiées aux idoles? 11 Ainsi, à cause de ta connaissance le faible ira à sa perte, ce frère pour lequel Christ est mort! 12 En péchant ainsi contre les frères et sœurs et en blessant leur conscience, qui est faible, c’est contre Christ que vous péchez. 13 C'est pourquoi, si un aliment représente un piège pour mon frère, je ne mangerai jamais de viande afin de ne pas faire trébucher mon frère.

7-13 Manger une sorte de nourriture, et s’abstenir d’une autre, n’a aucune raison en soit pour recommander une personne à Dieu. Mais l’apôtre met en garde contre le fait de mettre une pierre d’achoppement dans le chemin des faibles, de peur qu’ils ne prennent la liberté de manger ce qui a été offert aux idoles, non pas comme nourriture commune, mais comme un sacrifice, et qu’ils soient ainsi coupables d’idolâtrie. Celui qui a l’Esprit de Christ en lui, aimera ceux que Christ a aimés jusqu’à mourir pour eux. Les blessures faites aux chrétiens sont faites à Christ ; mais plus que tout, de les empêtrer dans la culpabilité, de blesser leurs consciences, est ce qui blesse Christ. Nous devons être très attentifs aux choses qui peuvent faire trébucher les autres, même si ces choses sont innocentes en elles-mêmes. Et si nous ne devons pas mettre en danger les âmes des autres hommes, combien nous devons prendre soin de ne pas détruire la nôtre ! Les chrétiens doivent se méfier lorsqu’ils s’approchent du bord du mal, ou de son apparence, bien que beaucoup le font dans certaines matières publiques, et pour lesquelles ils plaident d’une façon plausible. Les hommes ne peuvent pas pécher ainsi contre leurs frères, sans offenser Christ, et mettre en danger leurs propres âmes.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
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Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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