Livres de la Bible
2 Corinthiens 8
* L’apôtre rappelle les contributions charitables envers les saints qui sont dans la pauvreté (1-6). Il met cela en valeur par leurs dons, et par l’amour et la grâce de Christ (7-9). Par la bonne volonté qu’ils avaient montrée dans cette œuvre (10-15). Il leur recommande Tite (16-24).
Instructions pour la collecte 8.1–9.15
Exemple des Eglises de Macédoine et mission de Tite
1 Par ailleurs, frères et sœurs, nous vous faisons connaître la grâce que Dieu a accordée aux Eglises de la Macédoine: 2 au milieu même de la grande épreuve de leur souffrance, leur joie débordante et leur pauvreté profonde les ont conduits à faire preuve d’une très grande générosité. 3 Je l'atteste, ils ont donné volontairement selon leurs moyens, et même au-delà de leurs moyens, 4 et c’est avec beaucoup d'insistance qu’ils nous ont demandé la grâce de prendre part à ce service en faveur des saints. 5 Ils ont fait plus que ce que nous espérions, car ils se sont d'abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu.
6 Nous avons donc encouragé Tite à parachever, chez vous aussi, ce geste de générosité, comme il l'avait d’ailleurs commencé.
1-6 La grâce de Dieu doit être la clé, la racine et la source de tout le bien que nous pratiquons, à tout moment. C’est une grande grâce et une faveur de Dieu, si nous sommes utiles aux autres, et engagés à toute bonne œuvre. Il souligne la charité des Macédoniens. Sans avoir besoin que Paul les pousse, ils l’ont prié de recevoir un don. Quoique nous fassions ou employons pour Dieu, ce n’est que lui redonner ce qui est déjà à lui. Tout ce que nous donnons pour les œuvres charitables ne sera pas agréé par Dieu, tant que nous ne nous serons pas donnés d’abord nous-mêmes au Seigneur. En attribuant vraiment toutes nos bonnes œuvres à la grâce de Dieu, nous ne lui rendons pas seulement la gloire qui lui est due, mais nous montrons aussi aux hommes où nous puisons cette force. Une joie spirituelle abondante affermit le cœur des hommes dans le travail et l’œuvre de l’amour. Quelle différence de conduite avec ceux qui ne pratiquent pas de bonnes œuvres, à moins qu’ils n’y soient contraints !
7 De votre côté, vous avez tout en abondance: la foi, la parole, la connaissance, le zèle à tout point de vue et l’amour pour nous. Faites en sorte que la même abondance se manifeste dans cet acte de grâce. 8 Je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver la sincérité de votre amour par l’exemple du zèle des autres. 9 En effet, vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ: pour vous il s'est fait pauvre alors qu'il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.
7-9 La foi est la racine ; et comme sans la foi il est impossible de plaire à Dieu, Hé 11:6, ceux qui abondent dans la foi, abonderont de même dans d’autres grâces et bonnes œuvres ; et cela sera productif et se révélera automatiquement par l’amour dégagé. Les beaux parleurs ne sont pas toujours ceux qui œuvrent le plus ; mais ces Corinthiens étaient appliqués à cultiver aussi bien le savoir que les belles paroles. À toutes ces bonnes choses, l’apôtre désire qu’ils ajoutent cette grâce également, à savoir abonder en toute charité envers le pauvre. Les meilleurs arguments en faveur des devoirs chrétiens, sont tirés de la grâce et de l’amour de Christ, qui malgré sa richesse, en tant que Dieu, égal en pouvoir et en gloire avec le Père, n’est pas venu à nous seulement comme un simple être humain, mais bien plus, il est devenu pauvre. En fin de compte, il s’est dépouillé lui-même, pour se donner en rançon au bénéfice des âmes, par son sacrifice sur la croix. De quel niveau de richesse, Seigneur béni, es-tu descendu pour atteindre cet état de pauvreté pour nous ! Et quelle richesse nous as-tu fait partager à travers ta pauvreté ! C’est vraiment notre bonheur que d’être complètement voués à ton service.
10 C'est un avis que je donne à ce sujet et c'est ce qui vous convient, puisque dès l'année dernière vous avez été les premiers non seulement à faire une collecte, mais aussi à la vouloir. 11 Menez-la donc maintenant à bien afin que sa réalisation corresponde, en fonction de vos moyens, à l'empressement que vous avez mis à la vouloir. 12 Quand la bonne volonté existe, on est bien accueilli en fonction de ce que l'on a, et non de ce que l'on n'a pas. 13 En effet, il ne s'agit pas de vous exposer à la détresse pour en soulager d'autres, mais de suivre un principe d’égalité: 14 dans les circonstances actuelles votre abondance pourvoira à leurs besoins, afin que leur abondance aussi pourvoie à vos besoins. C'est ainsi qu'il y aura égalité, 15 conformément à ce qui est écrit: Celui qui avait ramassé beaucoup n'avait rien de trop et celui qui avait ramassé peu ne manquait de rien.
10-15 Les bonnes intentions sont comme des bourgeons et des fleurs: agréables à regarder, elles donnent l’espoir de récolter de bons fruits ; mais elles sont vaines, et ne signifient rien s’il n’y a pas de bonnes actions qui les suivent. Les bons débuts sont déjà une bonne chose ; mais nous en perdons l’avantage, s’il n’y a pas persévérance. Quand le but des hommes est de faire leur devoir et de pratiquer la bonté suivant leurs capacités, Dieu ne les repousse pas. Mais l’Écriture sainte ne justifiera pas ceux qui pensent que les œuvres charitables ou que les bonnes intentions, associées à un esprit bien disposé, sont suffisantes pour le salut. La providence offre à certains les bonnes choses de ce monde, et à d’autres de moins agréables, de sorte que les premiers peuvent aider ceux qui sont dans le besoin. C’est la volonté de Dieu que par notre effort mutuel à nous aider, il y ait en quelque sorte une certaine égalité de niveaux ; il ne s’agit pas d’un nivellement qui détruirait toute différence, car dans un tel cas il ne pourrait y avoir d’exercice de charité. Nous devrions tous nous sentir concernés par le soulagement de ceux qui sont dans le besoin. L’exemple est montré lors de la distribution de la manne dans le désert Exode 16:18. Ceux qui disposent de la plupart des choses de ce monde n’ont pas plus que la nourriture et le vêtement ; et ceux qui n’ont que le nécessaire en manquent rarement.
16 Que Dieu soit remercié, lui qui a mis dans le cœur de Tite le même zèle pour vous! 17 En effet, il a accepté notre demande et c'est même avec un nouveau zèle et de son plein gré qu'il part chez vous. 18 Nous envoyons avec lui le frère dont toutes les Eglises font l’éloge pour son annonce de l'Evangile. 19 Il a de plus été choisi par les Eglises pour être notre compagnon de voyage dans ce geste de générosité que nous accomplissons à la gloire du Seigneur [lui-même] et en témoignage de notre bonne volonté. 20 Nous voulons en effet éviter qu'on nous critique au sujet de la forte somme dont nous avons la charge, 21 car nous recherchons ce qui est bien non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes. 22 Avec eux nous envoyons notre frère, dont nous avons souvent, à bien des occasions, pu apprécier le zèle, et il en montre plus encore cette fois à cause de sa grande confiance en vous. 23 En ce qui concerne Tite, il est mon associé et mon collaborateur auprès de vous; quant à nos frères, ils sont les envoyés des Eglises, la gloire de Christ. 24 A la vue des Eglises, donnez-leur donc la preuve de votre amour et montrez-leur que nous avons raison d'être fiers de vous.
16-24 L’apôtre recommande aux frères qui étaient envoyés pour collecter leur charité qu’ils puissent faire savoir qui ils étaient, et qu’il n’y avait aucun risque à leur faire confiance. Il est du devoir de tout chrétien d’agir prudemment en empêchant, de notre mieux, toutes les suspicions injustes. Il est nécessaire, en premier lieu, d’agir honnêtement aux yeux de Dieu ; mais ces choses honnêtes devraient l’être également aux yeux des hommes. Une bon caractère aussi bien qu’une conscience pure sont requis pour cela. Ils apportaient la gloire à Christ en tant qu’instruments, et avaient obtenu l’honneur de Christ en étant comptés comme fidèles et employés à son service. La bonne opinion qu’ont les autres à notre égard devrait être un argument pour nous inciter à bien faire.