* Saül persécute l’église (1-4). Le succès de Philippe à Samarie. Simon le sorcier baptisé (5-13). L’hypocrisie de Simon est découverte (14-25). Philippe et l’Éthiopien (26-40).
1 Saul approuvait l’exécution d'Etienne. Ce jour-là, une grande persécution éclata contre l'Eglise de Jérusalem et tous, à l’exception des apôtres, se dispersèrent dans les diverses régions de Judée et de Samarie. 2 Des hommes pieux enterrèrent Etienne et le pleurèrent beaucoup. 3 Quant à Saul, il cherchait à détruire l'Eglise: il pénétrait dans les maisons, en arrachait hommes et femmes et les faisait jeter en prison.
Témoignage en Judée et environs 8.4–12.25
1-4 Bien que la persécution ne doive pas nous écarter de notre travail, elle peut cependant nous envoyer travailler ailleurs. Là où le croyant établi est conduit, il porte la connaissance de l’Évangile, et fait connaître l’immense valeur de Christ en chaque lieu. Là où un simple désir de faire le bien agit sur le cœur, il sera impossible d’empêcher un homme de saisir toutes les opportunités de se rendre utile.
4 Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu et annonçaient la bonne nouvelle de la parole.
5 Philippe descendit dans la ville de Samarie et y prêcha le Christ. 6 Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu'elles apprirent et virent les signes miraculeux qu'il accomplissait. 7 En effet, des esprits impurs sortaient de beaucoup de démoniaques en poussant de grands cris et beaucoup de paralysés et de boiteux étaient guéris. 8 Il y eut une grande joie dans cette ville.
9 Un homme du nom de Simon se trouvait déjà dans la ville. Se présentant comme un personnage important, il exerçait la magie et provoquait l'étonnement du peuple samaritain. 10 Tous, du plus petit jusqu'au plus grand, l'écoutaient attentivement et disaient: «Cet homme est la puissance de Dieu, [celle qui s'appelle] la grande.» 11 Ils l'écoutaient attentivement parce qu'il les avait depuis longtemps étonnés par ses actes de magie. 12 Mais, quand ils eurent cru à Philippe qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se firent baptiser. 13 Simon lui-même crut aussi et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe; il voyait avec étonnement les [grands] miracles et signes qui s'accomplissaient.
5-13 Tant que prédomine l’Évangile, les esprits mauvais sont chassés, et en particulier les esprits impurs. C’est le cas de toutes les inclinations à la convoitise de la chair qui font la guerre à l’âme. Les désordres qui sont nommés ici sont les plus difficiles à guérir par le cours de la nature, et sont ceux qui expriment le mieux la maladie du péché. L’ambition, la fierté, et le désir de grandeur ont toujours été des causes abondantes du mal, à la fois pour le monde et pour l’église. Les gens ont dit de Simon: Celui-ci est la puissance de Dieu. Voyez comment le peuple ignorant et insouciant peut être trompé. Mais combien est fort le pouvoir de la grâce divine, par lequel ils sont amenés à Christ, qui est la Vérité elle-même ! Les gens n’ont pas seulement fait attention à ce qu’a dit Philippe, mais ont été convaincus totalement que tout venait de Dieu, et non des hommes, et ils se sont abandonnés à être dirigés de cette façon. Même les hommes mauvais, et ceux dont les cœurs suivent encore la cupidité peuvent venir devant Dieu comme son peuple vient, et continuer pour un temps avec eux. Et beaucoup sont étonnés des preuves des vérités divines, eux qui n’avaient jamais expérimenté cette puissance. L’Évangile qui est prêché peut avoir une action salutaire sur une âme, là où il ne produit jamais la sainteté intérieure. Tous ceux qui professent croire l’Évangile ne sont pas convertis à salut.
14 Les apôtres qui étaient à Jérusalem apprirent que les habitants de la Samarie avaient fait bon accueil à la parole de Dieu, et ils leur envoyèrent Pierre et Jean. 15 Ceux-ci descendirent et prièrent pour eux afin qu'ils reçoivent le Saint-Esprit. 16 En effet, il n'était encore descendu sur aucun d'eux; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. 17 Alors Pierre et Jean posèrent les mains sur eux et ils reçurent le Saint-Esprit.
18 Voyant que l’Esprit [saint] était donné lorsque les apôtres posaient les mains sur les gens, Simon leur offrit de l'argent 19 en disant: «Accordez-moi aussi ce pouvoir afin que celui sur lequel je poserai les mains reçoive le Saint-Esprit.» 20 Mais Pierre lui dit: «Que ton argent soit perdu avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s'achète à prix d'argent! 21 Tu n'as ni part ni héritage dans cette affaire, car ton cœur n'est pas droit devant Dieu. 22 Renonce donc à ta méchanceté et prie le Seigneur pour que cette pensée de ton cœur te soit pardonnée, si c’est possible. 23 En effet, je vois que tu es rempli d’amertume et prisonnier du mal.» 24 Simon répondit: «Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu'il ne m'arrive rien de ce que vous avez dit.»
25 Après avoir rendu témoignage et prêché la parole du Seigneur, Pierre et Jean retournèrent à Jérusalem, annonçant la bonne nouvelle dans beaucoup de villages des Samaritains.
14-25 Le Saint-Esprit n’était pas encore descendu sur l’un de ces convertis, selon les pouvoirs extraordinaires conférés par la venue de l’Esprit au jour de la Pentecôte. Nous pouvons prendre un encouragement dans cet exemple, en priant Dieu de donner le renouvellement des grâces du Saint-Esprit à tous, car nous sommes tous concernés par ce bienfait spirituel ; et ceci comprend toutes les bénédictions. Nul homme ne peut donner le Saint-Esprit par l’imposition de ses mains ; mais nous devons utiliser toutes nos possibilités pour instruire ceux pour qui nous prions. Simon le mage avait l’ambition d’avoir l’honneur d’un apôtre, mais ne se souciait pas du tout d’avoir l’esprit et le caractère d’un chrétien. Il était plus désireux d’obtenir un honneur pour lui-même, que de faire du bien aux autres. Pierre lui a montré son crime. Il estimait la richesse de ce monde, comme si elle répondait aux choses concernant l’autre vie, et achetait le pardon du péché, le don du Saint-Esprit, et la vie éternelle. Il y avait là une erreur tellement condamnable que d’aucune façon elle ne pouvait correspondre à un état de grâce. Nos cœurs sont ce qu’ils sont aux yeux de Dieu, qui ne peut pas être trompé. Et s’ils n’ont pas raison à sa vue, notre religion est vaine, et nous n’y avons pas notre place. Un cœur avide et orgueilleux ne peut pas avoir raison avec Dieu. Il est possible pour un homme de continuer sous le pouvoir de péché, tout en y mettant une forme de piété. Lors de la tentation de faire le mal avec de l’argent, il faut considérer combien l’argent est une chose périssable, et méprisable. Il ne faut pas penser que le Christianisme est un commerce dont on peut vivre dans ce monde. Il y a beaucoup de méchanceté dans la pensée du cœur, ses notions fausses, ses affections corrompues, ses projets mauvais, dont nous devons nous repentir, ou alors tout est terminé pour nous. Mais suite à la repentance, il y aura le pardon. Le doute que l’on conserve ici est sur la sincérité du repentir de Simon, et non de son pardon, si son repentir était sincère. Donne-nous, Seigneur, une autre sorte de foi que celle qui faisait que Simon soit seulement étonné, mais qui n’a pas sanctifié son cœur. Puissions-nous condamner toutes pensées faisant que la religion puisse servir des buts de fierté ou d’ambition. Et garde-nous de ce poison subtil de la fierté spirituelle, qui cherche à se glorifier même dans l’humilité. Puissions-nous seulement chercher l’honneur qui vient de Dieu.
26 Un ange du Seigneur s'adressa à Philippe en disant: «Lève-toi et va en direction du sud, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert.» 27 Il se leva et partit. Or un eunuque éthiopien, haut fonctionnaire de Candace, la reine d'Ethiopie, et administrateur de tous ses trésors, était venu à Jérusalem pour adorer. 28 Il repartait, assis sur son char, et lisait le prophète Esaïe. 29 L'Esprit dit à Philippe: «Avance et approche-toi de ce char.» 30 Philippe accourut et entendit l'Ethiopien lire le prophète Esaïe. Il lui dit: «Comprends-tu ce que tu lis?» 31 L’homme répondit: «Comment le pourrais-je, si personne ne me l'explique?» et invita Philippe à monter et à s'asseoir avec lui. 32 Le passage de l'Ecriture qu'il lisait était celui-ci: Il a été conduit comme une brebis à l'abattoir et, pareil à un agneau muet devant celui qui le tond, il n'ouvre pas la bouche. 33 Dans son humiliation, la justice lui a été refusée. Et sa génération, qui en parlera? En effet, sa vie a été supprimée de la terre.
34 L'eunuque dit à Philippe: «Je t'en prie, à propos de qui le prophète dit-il cela? Est-ce à propos de lui-même ou de quelqu'un d'autre?» 35 Alors Philippe prit la parole et, en partant de ce texte de l'Ecriture, il lui annonça la bonne nouvelle de Jésus.
36 Comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à un point d'eau. L'eunuque dit: «Voici de l'eau. Qu'est-ce qui empêche que je sois baptisé?» 37 [Philippe dit: «Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible.» L'eunuque répondit: «Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.»] 38 Il fit arrêter le char. Philippe et l'eunuque descendirent tous les deux dans l'eau et Philippe baptisa l'eunuque. 39 Quand ils furent sortis de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe et l'eunuque ne le vit plus. Il poursuivit sa route tout joyeux. 40 Philippe se retrouva dans Azot, puis il alla jusqu'à Césarée en évangélisant toutes les villes par lesquelles il passait.
26-40 Philippe a été conduit à aller vers un désert. Quelquefois Dieu ouvre une porte d’opportunité à ses ministres dans des lieux vraiment improbables. Nous devons nous attacher à faire le bien à ceux avec qui nous pouvons être appelés à voyager. Nous ne devons pas être timides envers les étrangers comme certains affectent de l’être. De ceux dont nous ne connaissons rien d’autre, nous savons au moins qu’ils ont une âme. La sagesse des hommes est de racheter le temps pour de saints devoirs ; de remplir chaque minute avec quelque chose qui se transformera en bien. Dans la lecture de la parole de Dieu, nous devons souvent faire une pause, nous renseigner de qui et de quoi nous parlent les écrivains sacrés ; mais nos pensées doivent être particulièrement tournées vers le Rédempteur. L’éthiopien a été convaincu par l’enseignement du Saint-Esprit du total accomplissement de l’Écriture, il a été amené à comprendre la nature du royaume du Messie et du salut, et il a désiré être compté parmi les disciples de Christ. Ceux qui cherchent la vérité, et emploient leur temps à sonder l’Écriture seront certains d’en récolter les avantages. L’aveu de cet Éthiopien doit être compris comme exprimant la confiance simple en Christ pour le salut, et un dévouement sans réserve pour Lui. Ne soyons pas satisfaits jusqu’à ce que nous ayons obtenu la foi comme l’Éthiopien l’a fait, par une étude sérieuse des Saintes Écritures et l’enseignement de l’Esprit de Dieu ; ne soyons pas satisfaits tant que ceci n’est pas fixé comme un principe dans nos cœurs. Aussitôt que l’Éthiopien a été baptisé, l’Esprit de Dieu en a éloigné Philippe, et ainsi il ne l’a plus vu ; mais ceci était destiné à confirmer sa foi. Quand celui qui cherche le salut devient informé sur Jésus et son Évangile, il pourra continuer son chemin dans la réjouissance, il remplira sa mission dans la société, et accomplira ses devoirs avec d’autres motifs, et par une autre manière que celle employée jusqu’à présent. D’être baptisé dans le nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, avec de l’eau, n’est pas suffisant sans le baptême du Saint-Esprit. Seigneur, donne ce baptême à chacun de nous ; et alors nous poursuivrons notre chemin dans la joie.