Livres de la Bible



Esther 8

Introduction de Matthew Henry

* Mardochée est rétabli (1,2). Esther continue son action en faveur des Juifs (3-14). Mardochée honoré. La joie des Juifs (15-17).


Edit en faveur des Juifs

1 Le jour même, le roi Assuérus donna la propriété d'Haman, l'adversaire des Juifs, à la reine Esther et Mardochée eut à se présenter devant lui, car elle avait révélé ce qu’il était pour elle. 2 Le roi retira son anneau, celui qu'il avait repris à Haman, et le donna à Mardochée. Esther, de son côté, le désigna responsable de la propriété d'Haman.

1,2 Tout le vil projet conçu par Haman a été finalement transformé, par Esther, en entreprise heureuse. Toute la confiance que le roi plaçait sur Haman s’est reportée maintenant sur Mardochée : quel heureux changement ! Remarquez la vanité qu’il y a de placer sa confiance dans les biens terrestres ! Celui qui amoncelle des richesses ici-bas ne connaît pas celui qui les recueillera. Quelle vexation cela aurait été pour Haman s’il avait pu entrevoir l’avenir de Mardochée, l’homme qu’il détestait le plus en ce monde : il aurait mené son plan d’une tout autre manière ! Il va de notre intérêt d’accumuler des richesses qui ne seront pas laissées ici-bas, mais qui nous suivront dans le ciel !

3 Puis Esther poursuivit son plaidoyer devant le roi. Elle se jeta à ses pieds en pleurant et en le suppliant de faire échec à la méchanceté d'Haman, l'Agaguite, et à ses projets contre les Juifs. 4 Le roi lui tendit le sceptre en or. Elle se releva alors et c’est debout devant lui 5 qu’elle lui dit: «Si tu le juges bon, roi, et si j'ai trouvé grâce devant toi, si cela te paraît convenable et si je te suis agréable, il faudrait qu'on écrive pour révoquer les lettres conçues par Haman, fils d'Hammedatha, l'Agaguite. Il les avait rédigées dans le but de faire disparaître les Juifs qui se trouvent dans toutes les provinces du roi. 6 Comment pourrais-je supporter d’assister au malheur qui frapperait mon peuple, à la disparition de ma famille?»

7 Le roi Assuérus dit à la reine Esther et au Juif Mardochée: «J'ai déjà donné la propriété d'Haman à Esther et lui-même a été pendu à une potence pour avoir tenté de porter la main contre les Juifs. 8 Ecrivez donc ce que vous voudrez concernant les Juifs! Faites-le au nom du roi et apposez l’empreinte royale sur vos lettres! En effet, un document écrit au nom du roi et porteur de l’empreinte royale ne peut être révoqué.»

9 On convoqua alors les secrétaires du roi, le vingt-troisième jour du troisième mois, c’est-à-dire le mois de Sivan, et l'on écrivit un message en tout point conforme aux ordres de Mardochée et adressé aux Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs et aux chefs des 127 provinces qui couvraient un territoire allant de l'Inde à l'Ethiopie, à chaque province dans son écriture et à chaque peuple dans sa langue, y compris aux Juifs dans leur écriture et dans leur langue. 10 On écrivit ce message au nom du roi Assuérus et l'on y apposa l’empreinte du roi. On envoya les lettres par l’intermédiaire de coursiers à cheval qui montaient des attelages royaux, des pur-sang. 11 Le roi y autorisait les Juifs, quelle que soit la ville qu'ils habitent, à se rassembler et à défendre leur vie en exterminant, massacrant et supprimant tous les groupes armés d’un peuple ou d’une province qui les attaqueraient, y compris les petits enfants et les femmes, et à procéder au pillage de leurs biens. 12 Cette autorisation concernait toutes les provinces du roi Assuérus mais était valable un seul jour: le treizième du douzième mois, c’est-à-dire le mois d'Adar. 13 Une copie du document devait être donnée avec force de loi à chaque province et être communiquée à tous les peuples afin que les Juifs soient prêts pour ce jour-là, pour la vengeance contre leurs ennemis. 14 Montés sur les attelages royaux, les coursiers partirent sans aucun retard, sur ordre du roi. L'édit fut aussi proclamé à Suse, la capitale.

3-14 Il était urgent de se dépêcher, surtout quand la sécurité du peuple de Dieu était en cause. Bien qu’Esther soit elle-même en sécurité, elle s’est soumise devant le roi et l’a imploré pour la délivrance des Juifs. Nous avons lu qu’elle n’a pas versé de larmes quand elle a supplié le roi d’épargner sa propre vie, mais, forte de cela, elle a quand même pleuré pour obtenir le salut de son peuple. Les larmes de pitié et de tendresse sont ce qui caractérise le plus Jésus-Christ. Selon la constitution du gouvernement perse, aucune loi ni décret ne pouvait être abrogé ou annulé. Toute tentative en la matière pouvait remettre en question la sagesse et l’honneur des Mèdes et des Perses, ce qui montre clairement leur orgueil et leur folie. Ce genre d’idées a ruiné plus d’une civilisation, et nous avons vu beaucoup de présomptueux annoncer : « nous serons comme des dieux » ! C’est une des prérogatives de Dieu de ne pas se repentir, ni d’annoncer une parole immuable, qui ne peut passer sous silence. Finalement, une solution a été trouvée, par le biais d’autres décrets, pour autoriser les Juifs à se défendre contre toute attaque. Ce décret a été édité dans la langue propre à chaque province. Alors que tous les sujets d’un prince terrestre reçoivent des décrets dans une langue qu’ils peuvent aisément comprendre, tous les oracles divins seraient obscurs à Ses serviteurs, dans une langue inconnue ?

15 Mardochée sortit de chez le roi porteur d’un vêtement royal bleu et blanc, d’une grande couronne en or et d’un manteau en fin lin et en pourpre, au milieu des cris de joie et d’allégresse de la ville de Suse. 16 Les Juifs étaient rayonnants de joie, remplis d’allégresse et comblés de marques d’honneur. 17 Dans chaque province et dans chaque ville, partout où arrivait le message du roi, qui avait valeur de loi, les Juifs s’adonnaient à la joie et à l'allégresse, avec banquets et fêtes. De plus, beaucoup de membres des autres peuples du pays se faisaient juifs, tant ils avaient peur d’eux.

15-17 Mardochée portait un vêtement royal, il était devenu riche. Cet état de choses n’a pas été dû aux seuls mérites du personnage, il vient de la faveur du roi et du fruit de la bienveillance de Dieu envers son peuple. Il est bon pour un pays d’avoir des dignitaires qui soient sérieux et qui affichent leur piété. Quand l’église prospère, beaucoup veulent la rejoindre ; ils risquent, hélas, d’être plus timides en période de persécution. Quand les croyants sont en paix et qu’ils marchent dans la crainte du Seigneur, avec le réconfort que donne l’Esprit saint, leur nombre s’accroît. Et les tentatives de Satan pour détruire l’église finissent toujours par augmenter le nombre de chrétiens authentiques.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
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Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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