* La conversion de Saul (1-9). Saul converti prêche Christ (10-22). Saul est persécuté à Damas, et va à Jérusalem (23-31). Guérison d’Énée (32-35). Dorcas ramené à la vie (36-43).
1 Quant à Saul, il respirait toujours la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur. Il se rendit chez le grand-prêtre 2 et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas afin de pouvoir arrêter et amener à Jérusalem les partisans de cet enseignement qu'il trouverait, hommes ou femmes.
3 Comme il était en chemin et qu'il approchait de Damas, tout à coup, une lumière qui venait du ciel resplendit autour de lui. 4 Il tomba par terre et entendit une voix lui dire: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?» 5 Il répondit: «Qui es-tu, Seigneur?» Et le Seigneur dit: «Moi, je suis Jésus, celui que tu persécutes. 6 Lève-toi, entre dans la ville et on te dira ce que tu dois faire.» 7 Les hommes qui l'accompagnaient s'arrêtèrent, muets de stupeur; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne. 8 Saul se releva de terre. Malgré ses yeux ouverts, il ne voyait rien; on le prit par la main pour le conduire à Damas. 9 Il resta trois jours sans voir et il ne mangea ni ne but rien.
1-9 Saul était si mal informé qu’il pensait qu’il devait faire tout ce qu’il pouvait contre le nom de Christ, et qu’il accomplissait ainsi le service de Dieu ; il semblait respirer dans cela comme dans son élément. Ne désespérons pas de la grâce qui renouvelle pour la conversion des plus grands pécheurs, et ne désespérons pas de la miséricorde de Dieu pour le pardon du plus grand péché. C’est un signe de la faveur divine si Dieu, par une action intérieure de sa grâce, ou les événements extérieurs de sa providence, nous empêche de poursuivre ou d’exécuter des buts coupables. Sur son chemin Saul a vu le Juste 22:14 ; 26:13. Combien est près de nous le monde invisible ! Il suffit que Dieu soulève le voile, et ce qui est présenté à la vue nous montre que tout ce qui est le plus admirable sur terre n’est que vil et méprisable. Saul s’est soumis sans réserve, désireux de savoir ce que le Seigneur Jésus attendait de lui. Lorsque Christ se découvre aux pauvres âmes, celles-ci sont humiliées, elles sont rabaissées. Pendant trois jours Saul n’a pris aucune nourriture, et Dieu l’a laissé pendant tout ce temps sans aucun soulagement. Ses péchés étaient maintenant disposés devant lui ; il était sombre au sujet de son état spirituel, et blessé dans son esprit à cause du péché. Quand un pécheur est amené à une juste notion de son propre état et de sa conduite, il s’en remettra entièrement à la miséricorde du Sauveur, en lui demandant ce qu’il doit faire. Dieu dirigera le pécheur humilié, et même s’il n’amène pas souvent les transgresseurs à la joie et la paix dans la croyance sans être affligés et avec de la détresse dans leur conscience où l’âme est engagée profondément, ils seront cependant heureux ceux qui sèment dans les larmes, car ils récolteront dans la joie.
10 Or, il y avait à Damas un disciple du nom d'Ananias. Le Seigneur lui dit dans une vision: «Ananias!» Il répondit: «Me voici, Seigneur!» 11 Le Seigneur lui dit alors: «Lève-toi, va dans la rue qu'on appelle la droite et, dans la maison de Judas, demande un dénommé Saul de Tarse. En effet, il prie 12 et il a vu en vision un homme appelé Ananias entrer et poser les mains sur lui afin qu'il retrouve la vue.» 13 Ananias répondit: «Seigneur, j'ai appris de beaucoup tout le mal que cet homme a fait à tes saints à Jérusalem, 14 et ici il a pleins pouvoirs, de la part des chefs des prêtres, pour arrêter tous ceux qui font appel à toi.» 15 Mais le Seigneur lui dit: «Vas-y, car cet homme est un instrument que j'ai choisi pour faire connaître mon nom aux non-Juifs, aux rois et aux Israélites. 16 Je lui montrerai tout ce qu'il doit souffrir pour moi.»
17 Ananias partit. Une fois entré dans la maison, il posa les mains sur Saul en disant: «Saul mon frère, le Seigneur, [le Jésus] qui t'est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m'a envoyé pour que tu retrouves la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit.» 18 Aussitôt il tomba comme des écailles de ses yeux et il retrouva la vue. Il se leva et fut baptisé; 19 après avoir pris de la nourriture, il retrouva des forces. Il resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas 20 et se mit aussitôt à proclamer dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu. 21 Tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits et disaient: «N'est-ce pas l'homme qui persécutait à Jérusalem ceux qui font appel à ce nom-là et n'est-il pas venu ici pour les arrêter et les conduire devant les chefs des prêtres?» 22 Cependant Saul se fortifiait de plus en plus, et il confondait les Juifs qui habitaient Damas en démontrant que Jésus est le Messie.
10-22 Une bonne œuvre a commencé dans Saul, quand il est venu aux pieds de Christ avec ces paroles: Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et jamais Christ n’a abandonné celui qui s’adresse à lui de cette manière. Voilà ce pharisien orgueilleux, cet oppresseur impitoyable, ce blasphémateur audacieux, qui prie ! Et il peut en être encore ainsi, maintenant, avec l’incroyant orgueilleux, ou le pécheur abandonné. Quelle heureuse nouvelle pour tous ceux qui comprennent la nature et la puissance de la prière que le pécheur humilié présente pour les bénédictions d’un libre salut ! Maintenant Saul a commencé à prier d’une autre manière qu’il le faisait ; auparavant il récitait ses prières, maintenant, il prie. La grâce qui régénère dispose le peuple à prier ; vous pouvez trouver un homme vivant qui ne respire pas, si vous trouvez un chrétien vivant qui ne prie pas. Cependant même des disciples éminents, comme Ananias, ont quelquefois une allure chancelante aux ordres du Seigneur. Mais c’est la gloire du Seigneur de surpasser nos attentes frileuses, et de montrer que peuvent être des vases de sa miséricorde ceux que nous aurions tendance à considérer comme des objets de sa vengeance. L’enseignement du Saint-Esprit écarte la balance de l’ignorance et la fierté de la compréhension ; alors, le pécheur devient une nouvelle créature, et s’efforce de recommander le Sauveur, le Fils de Dieu, à ses compagnons antérieurs.
23 Au bout d'un certain temps, les Juifs se concertèrent pour le supprimer, 24 mais leur complot parvint à la connaissance de Saul. On gardait les portes jour et nuit afin de pouvoir le tuer. 25 Cependant, une nuit, les disciples le prirent et le descendirent le long de la muraille, assis dans une corbeille.
26 Arrivé à Jérusalem, Saul essaya de se joindre aux disciples, mais tous avaient peur de lui car ils ne croyaient pas qu'il était un disciple. 27 Alors Barnabas le prit avec lui, le conduisit vers les apôtres et leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur qui lui avait parlé et avec quelle assurance il avait prêché à Damas au nom de Jésus. 28 Saul allait et venait avec eux dans Jérusalem et s'exprimait en toute assurance au nom du Seigneur. 29 Il parlait aussi et discutait avec les Hellénistes , mais ceux-ci cherchaient à le supprimer. 30 L'ayant appris, les frères l'emmenèrent à Césarée et le firent partir pour Tarse.
31 L'Eglise était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie; elle s'édifiait, marchait dans la crainte du Seigneur et grandissait grâce à l'aide du Saint-Esprit.
23-31 Quand nous entrons dans le chemin de Dieu, nous devons nous attendre à des épreuves ; mais le Seigneur sait délivrer l’homme pieux, et, avec la tentation, il donne aussi un moyen d’y échapper. Bien que la conversion de Saul ait été, et soit encore, une preuve de la vérité de Christianisme, cependant il ne pouvait pas, de lui-même, convertir une âme à avoir de l’inimitié pour la vérité ; car rien ne peut produire la vraie foi, que cette puissance qui donne un cœur nouveau. Les croyants sont prompts à être trop soupçonneux envers ceux pour qui ils ont des préjugés. Le monde est plein de supercherie, et il est essentiel d’être prudent, mais nous devons exercer la charité, 1 Corinthiens 13:5. Le Seigneur clarifiera les caractères des véritables croyants ; et les ajoutera à son peuple, en leur donnant souvent des occasions de porter témoignage à sa vérité, devant ceux qui jadis ont été témoins de leur haine envers lui. Christ est maintenant apparu à Saul, et lui a ordonné de partir rapidement de Jérusalem, car il doit être envoyé aux Païens. Voir: 22:21. Les témoins de Christ ne peuvent pas être tués avant d’avoir terminé leur témoignage. Les persécutions sont restées. Les professeurs de l’Évangile ont marché honnêtement, et ont beaucoup profité du réconfort du Saint-Esprit, dans l’espérance et la paix de l’Évangile, et d’autres y ont été gagnés. Ils vivaient sur le réconfort du Saint-Esprit, pas seulement les jours de trouble et de détresse, mais aussi dans les jours de repos et de prospérité. Ceux qui sont appelés à marcher avec le plus de joie sont ceux qui marchent avec le plus de circonspection.
32 Comme Pierre parcourait tout le pays, il descendit aussi rendre visite aux saints qui habitaient à Lydde. 33 Il y trouva un homme appelé Enée, qui était couché sur un lit depuis 8 ans parce qu’il était paralysé. 34 Pierre lui dit: «Enée, Jésus-Christ te guérit. Lève-toi et fais toi-même ton lit!» Aussitôt il se leva. 35 Tous les habitants de Lydde et du Saron le virent et se convertirent au Seigneur.
32-35 Les chrétiens sont des saints, ou ils sont un peuple saint ; non seulement les chrétiens éminents, comme saint Pierre et saint Paul, mais aussi tous ceux qui professent sincèrement leur foi en Christ. Christ a choisi des malades dont les maladies étaient incurables par le cours de la nature, pour montrer combien était désespéré le cas de l’espèce humaine qui a chuté. Lorsque nous étions totalement sans force, comme ce pauvre homme, il a envoyé sa parole pour nous guérir. Pierre ne prétend pas guérir par son propre pouvoir, mais il invite Énée à regarder vers Christ pour obtenir de l’aide. Que personne ne dise que parce que c’est Christ, qui, par le pouvoir de sa grâce, opère toutes les œuvres en nous, alors nous n’avons pas de travail, aucun devoir à remplir ; bien que Christ soit celui qui fait tout en toi, tu dois te lever, et utiliser le pouvoir qu’il te donne.
36 Il y avait à Jaffa, parmi les disciples, une femme appelée Tabitha, ce qui signifie «gazelle». Elle faisait beaucoup de bien et donnait de son argent aux autres. 37 Elle tomba malade à cette époque-là et mourut. Après l'avoir lavée, on la déposa dans une chambre à l'étage. 38 Or Lydde est près de Jaffa et les disciples avaient appris que Pierre s'y trouvait; ils envoyèrent donc [deux hommes] vers lui pour le supplier de venir jusque chez eux sans tarder. 39 Pierre se leva et partit avec eux. A son arrivée, on le conduisit dans la chambre à l'étage. Toutes les veuves l'entourèrent en pleurant et lui montrèrent toutes les robes et les manteaux que faisait Tabitha quand elle était avec elles. 40 Pierre fit sortir tout le monde, se mit à genoux et pria. Puis il se tourna vers le corps et dit: «Tabitha, lève-toi!» Elle ouvrit les yeux et, quand elle vit Pierre, elle s'assit. 41 Il lui donna la main et la fit lever. Il appela ensuite les saints et les veuves et la leur présenta vivante. 42 Cela fut connu de tout Jaffa et beaucoup crurent au Seigneur. 43 Pierre resta quelque temps à Jaffa, chez un tanneur qui s’appelait Simon.
36-43 Beaucoup de ceux qui sont remplis de bonnes paroles sont cependant vides et stériles en œuvres bonnes ; Tabitha était quelqu’un qui faisait beaucoup, pas seulement en paroles. Les chrétiens qui n’ont pas les moyens de donner par charité peuvent toujours être capables de faire des actes de charité, travaillant de leurs mains, marchant sur leurs jambes, pour le bien des autres. Ceux qui reçoivent les meilleures louanges sont certainement ceux qui sont loués par leurs propres œuvres, que les paroles des autres le fassent ou non. Mais c’est être bien ingrat que de recevoir de la gentillesse, et de ne pas vouloir le reconnaître en ne disant pas la gentillesse qui a été reçue. Pendant que nous vivons sur la plénitude de Christ pour notre salut entier, nous devons désirer être pleins d’œuvres bonnes, pour l’honneur de son nom, et pour le bienfait de ses saints. Des caractères comme celui de Dorcas sont utiles là où ils demeurent, car ils exposent l’excellence de la parole de vérité par leurs vies. Combien sont méprisables les soucis de ces nombreuses femmes qui ne cherchent pas la distinction, mais une décoration extérieure, et qui gaspillent leurs vies dans les poursuites insignifiantes du vêtement et de la vanité ! La puissance est venue avec la parole, Dorcas est revenue à la vie. Ainsi dans la réanimation des âmes mortes à la vie spirituelle, le premier signe de vie est l’ouverture des yeux de l’esprit. Ici nous voyons que le Seigneur peut nous redonner ce que nous avons perdu ; qu’il décide de chaque événement pour le bien de ceux qui ont confiance en lui, et pour la gloire de son nom.