* Les hommes bons et les méchants voyagent de façon semblable quant à ce monde (1-3). Tous les hommes doivent mourir, c’est leur part quant à cette vie (4-10). Les déceptions communes (11,12). Les bienfaits de la sagesse (13-18).
1 Oui, j'ai appliqué mon cœur à tout cela, j'ai fait de tout cela l'objet de mon examen et j'ai vu que les justes et les sages, avec leurs entreprises, sont dans la main de Dieu. Que ce soit l’amour ou la haine, les hommes ne savent rien de ce qui les attend. 2 Tout arrive également à tous: il y a un même sort pour le juste et pour le méchant, pour celui qui est bon et pur et pour celui qui est impur, pour celui qui offre des sacrifices et pour celui qui n’en offre pas; l’homme bon est pareil au pécheur, celui qui prête serment à celui qui a peur de prêter serment. 3 C’est un mal, parmi tout ce qui se fait sous le soleil, qu'il y ait un même sort pour tous. De plus, le cœur des humains est rempli de méchanceté et la folie habite leur cœur pendant leur vie. Après cela, ils vont chez les morts.
1-3 Nous ne devons pas penser que notre recherche dans la parole ou les œuvres de Dieu soit une chose inutile, sous le prétexte que nous ne pouvons pas en expliquer toutes les difficultés. Nous pouvons y apprendre de nombreuses choses bonnes pour nous-mêmes et utiles à d’autres. Mais l’homme ne peut pas toujours décider quels sont les objets de l’amour spécial de Dieu, ou de ce qui est sous sa colère ; et Dieu mettra certainement une différence entre le précieux et le vil, dans l’autre monde. La différence quant au bonheur actuel, survient des consolations et des soutiens intérieurs dont jouit le juste, et des bienfaits qui proviennent des diverses épreuves et miséricordes. Aussi loin que les fils des hommes sont laissés à eux-mêmes, leurs cœurs sont pleins de mal ; et la prospérité dans le péché les amène même à défier Dieu en osant la méchanceté. Et bien qu’au sujet de la mort ici-bas le juste et le méchant peuvent souvent sembler voyager d’une manière semblable, de l’autre côté il y aura une énorme différence entre eux.
4 Oui, pour tous ceux qui sont associés aux vivants, il y a de l'espérance. Même un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort. 5 Les vivants, en effet, savent qu'ils mourront, tandis que les morts ne savent plus rien, et ils n’ont même plus de récompense à attendre, puisque leur souvenir est oublié. 6 Même leur amour, leur haine et leur zèle ont déjà disparu; ils ne prendront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil.
7 Va manger ton pain dans la joie et boire ton vin dans la gaieté, puisque Dieu prend déjà plaisir à ce que tu fais! 8 Qu'à tout moment tes habits soient blancs et que l'huile ne manque pas sur ta tête! 9 Jouis de la vie avec la femme que tu aimes pendant toute la durée de ta vie sans consistance que Dieu t'a donnée sous le soleil, pendant toute la durée de ton existence fumeuse, car voilà quelle est ta part dans la vie, dans la peine que tu te donnes sous le soleil. 10 Tout ce que tu trouves à faire, fais-le avec la force que tu as, car il n'y a ni activité, ni réflexion, ni connaissance, ni sagesse dans le séjour des morts, là où tu vas.
4-10 L’état le plus misérable de l’homme vivant, est préférable à celui du plus noble qui est mort impénitent. Salomon exhorte ceux qui sont sages et pieux à une confiance gaie en Dieu, quelle que soit leur condition dans la vie. La moindre parcelle provenant de l’amour de leur Père, en réponse à leur prière, aura un goût particulier. Ce n’est pas que nous pouvons établir nos cœurs sur les délices des sens, mais ce que Dieu nous a donné nous pouvons l’employer avec sagesse. La joie qui est décrite ici est la joie du cœur qui jaillit en ressentant la faveur divine. Nous sommes dans le monde du service, celui qui est à venir est le monde de la récompense. Chacun à sa place peut trouver un certain travail à faire. Et par-dessus tout, les pécheurs ont le salut de leurs âmes à rechercher, les croyants doivent prouver leur foi, orner l’Évangile, glorifier Dieu, et servir leur génération.
11 J'ai encore vu, sous le soleil, que la course n'est pas réservée aux plus rapides, ni la guerre aux hommes vaillants, ni même le pain aux sages, la richesse aux intelligents ou la faveur à ceux qui ont de la connaissance. En effet, ils dépendent tous des circonstances, favorables ou non. 12 L'homme ne connaît pas non plus son heure. Il est pareil aux poissons capturés dans le filet fatal, aux oiseaux pris au piège: comme eux, les humains sont surpris lorsque le malheur arrive, lorsqu'il tombe sur eux tout à coup.
11,12 La réussite des hommes équivaut rarement à leurs attentes. Nous devons employer des moyens, mais ne pas y croire aveuglément: si nous réussissons, nous devons en donner à Dieu la louange ; si nous échouons, nous devons nous soumettre à sa volonté. Ceux qui mettent de côté les grands soucis de leurs âmes, sont attrapés dans le filet de Satan, vers lequel il les attire avec un certain objectif terrestre, pour lequel ils rejettent ou négligent l’Évangile, et vont vers le péché jusqu’à ce que soudainement ils chutent dans la destruction.
13 J'ai aussi vu, sous le soleil, cet exemple de sagesse, et il m'a paru important. 14 Il y avait une petite ville avec peu d'habitants; un roi puissant a marché contre elle, l’a encerclée et a fait de grands travaux de siège contre elle. 15 Mais il a été confronté à un homme pauvre et sage qui a sauvé la ville par sa sagesse. Pourtant, personne ne s'est souvenu de cet homme pauvre.
16 Alors j'ai dit: «La sagesse vaut mieux que la force. Cependant, la sagesse du pauvre est méprisée et ses paroles ne sont pas écoutées.» 17 Les paroles des sages tranquillement écoutées valent mieux que les cris de celui qui domine parmi les hommes stupides. 18 La sagesse vaut mieux que les instruments de guerre, mais un seul pécheur suffit pour détruire beaucoup de bien.
13-18 Un homme peut, par sa sagesse, être amené à passer là où il ne le pourrait jamais le faire par sa force. Si Dieu est pour nous, qui pourrait être contre nous, ou placé avant nous ? Salomon observe le pouvoir de la sagesse, même si les œuvres n’en sont pas toujours apparentes. Combien est grande la vigueur des mots justes ! Mais les hommes sages et bons doivent souvent se contenter par la satisfaction d’avoir faire le bien, ou, au moins, d’avoir essayé de le faire, lorsqu’ils ne peuvent pas faire le bien ou qu’ils ne peuvent louer Dieu comme ils le voudraient. Combien de dons merveilleux, aussi bien de la nature que de la Providence, un pécheur peut détruire et en faire le gaspillage ! Celui qui détruit son âme détruit beaucoup de bien. Un pécheur peut en attirer beaucoup dans ses actions destructrices. Nous devons voir quels sont les amis et les ennemis d’un royaume ou d’une famille, qu’un saint fait beaucoup de bien, et qu’un pécheur détruit beaucoup de bonnes choses.