Livres de la Bible



Hébreux 9

Introduction de Matthew Henry

* Le tabernacle juif et ses ustensiles (1-5). Leur emploi et leur signification (6-10). Ceux-ci sont accomplis en Christ (11-22). La nécessité, la dignité supérieure, et le pouvoir de son sacerdoce et de son sacrifice (23-28).


Le sanctuaire de la nouvelle alliance

1 La première alliance avait donc des règles relatives au culte et un sanctuaire terrestre. 2 En effet, un tabernacle avait été édifié. La première partie de cette tente, appelée le lieu saint, abritait le chandelier, la table et les pains consacrés. 3 Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le lieu très saint; 4 elle abritait l'encensoir en or pour les parfums ainsi que l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Ce coffre contenait un vase d'or rempli de manne , le bâton d'Aaron qui avait fleuri et les tables de l'alliance . 5 Au-dessus de l'arche se trouvaient les glorieux chérubins qui couvraient le propitiatoire de leur ombre. Ce n'est pas le moment de parler en détail là-dessus.

1-5 L’auteur de l’épître montre aux Hébreux la référence typique de leurs cérémonies à Christ. Le tabernacle était un temple mobile, figurant l’état incertain de l’église sur la terre, et la nature humaine du Seigneur Jésus-Christ, en qui la plénitude de la Divinité demeurait corporellement. La signification typique de ces choses a été montrée dans les précédentes remarques, et les ordonnances et articles de l’alliance Mosaïque indiquent Christ comme notre Lumière, et comme le Pain de vie de nos âmes et nous rappellent sa Personne divine, son saint sacerdoce, sa parfaite justice, et son intercession incomparable. C’est ainsi qu’était le Seigneur Jésus-Christ, tout et en tout, depuis le commencement. Et lorsqu’elles sont interprétées par l’Évangile, ces choses sont une représentation glorieuse de la sagesse de Dieu, et confirment la foi en Celui qu’elles préfiguraient.

6 L'ensemble étant ainsi disposé, les prêtres qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle. 7 Mais dans la seconde, seul le grand-prêtre entre, et ce une fois par an, non sans y apporter du sang qu'il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.

8 Le Saint-Esprit montrait par là que le chemin du lieu très saint n'était pas révélé tant que le premier tabernacle était dressé. 9 C'est une illustration pour le temps présent; elle signifie que les dons et les sacrifices présentés ne peuvent pas rendre parfait, sur le plan de la conscience, celui qui prend part à ce culte. 10 Avec les aliments, les boissons, les diverses ablutions et les règles relatives au corps, c’étaient des prescriptions imposées seulement jusqu'à une époque de réforme.

6-10 L’auteur de l’épître continue en parlant des services dans l’Ancien Testament. Christ, ayant entrepris d’être notre Souverain sacrificateur, ne pouvait pas entrer dans le ciel tant qu’il n’avait pas versé son sang pour nous ; et aucun de nous ne peut entrer, que ce soit dans la présence gracieuse de Dieu ici-bas, ou sa présence glorieuse ensuite, si ce n’est par le sang de Jésus. Les péchés sont des erreurs, de grandes erreurs, à la fois de jugement et de pratique ; et qui peut comprendre toutes ses erreurs ? Elles laissent la culpabilité sur la conscience, et on ne peut les faire disparaître que par le sang de Christ. Nous devons confesser ce sang sur la terre, pendant qu’il plaide pour nous dans le ciel. Quelques croyants, sous l’enseignement divin, connaissaient quelque chose sur le chemin d’accès à Dieu, sur la communion avec lui, et sur l’admission dans le ciel à travers le Rédempteur promis, mais les Israélites en général n’ont pas regardé plus loin que les formes extérieures. Ces formes ne pouvaient supprimer la souillure ou la domination du péché. Elles ne pouvaient ni effacer les dettes, ni supprimer les doutes, de celui qui faisait le service. Les temps de l’Évangile sont, et doivent être, des temps de réforme, une lumière plus claire de toutes les choses qui doivent être connues, et d’un plus grand amour, qui nous permettront d’apporter de la mauvaise volonté à aucun, mais de la bonne volonté à tous. Dans l’Évangile, nous avons une liberté plus grande, à la fois de l’esprit et de la parole, et de plus grandes obligations envers une vie plus sainte.

11 Quant à Christ, il est venu comme grand-prêtre des biens à venir. Il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait qui n'est pas construit par la main de l'homme – c'est-à-dire qui n’appartient pas à cette création – 12 et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non pas avec le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang. Il nous a ainsi obtenu un rachat éternel. 13 En effet, le sang des boucs et des taureaux ainsi que la cendre d'une vache, dont on asperge ceux qui sont souillés, les rendent saints en leur procurant une pureté rituelle. 14 Si tel est le cas, le sang de Christ, qui s’est offert lui-même à Dieu par l'Esprit éternel comme une victime sans défaut, purifiera d’autant plus votre conscience des œuvres mortes afin que vous serviez le Dieu vivant!

11-14 Toutes les bonnes choses passées, présentes, et à venir, étaient et sont fondées sur la fonction sacerdotale de Christ, et viennent à nous par ce moyen. Notre souverain sacrificateur est entré dans le ciel une fois pour toutes, et il a obtenu la rédemption éternelle. Le Saint-Esprit a d’abord signifié et montré que les sacrifices de l’Ancien Testament ont seulement libéré l’homme extérieur de son impureté, et l’ont rendu apte à quelques privilèges extérieurs. Qu’est-ce qui a donné un tel pouvoir au sang de Christ ? C’était l’offrande volontaire de Christ, sans aucune tache coupable dans sa nature ou sa vie. Ceci assainit la conscience la plus coupable des œuvres mortes, ou mortelles, de celui qui travaille à servir le Dieu vivant ; les œuvres coupables, la pollution de l’âme, pouvaient être simplement le fait de Juifs touchant un cadavre ; alors que la grâce qui scelle le pardon fait renaître l’âme polluée. Rien ne détruit plus la foi de l’Évangile que tout moyen qui tente d’affaiblir le pouvoir véritable du sang de Christ. La profondeur du mystère du sacrifice de Christ, nous ne pouvons pas y plonger, sa hauteur nous ne pouvons pas la comprendre. Nous ne pouvons pas fouiller sa grandeur, ou la sagesse, l’amour, la grâce qui sont en ce sang. Mais en considérant le sacrifice de Christ, la foi trouve la vie, la nourriture, et le rafraîchissement.

15 Voici pourquoi il est le médiateur d'une alliance nouvelle: sa mort est intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance afin que ceux qui ont été appelés reçoivent l'héritage éternel promis. 16 En effet, là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. 17 Un testament n'entre en vigueur qu'en cas de décès, puisqu'il n'a aucun effet tant que le testateur vit. 18 C'est pourquoi, même la première alliance a été inaugurée avec du sang. 19 Après avoir prononcé devant le peuple entier tous les commandements conformément à la loi, Moïse a pris le sang des jeunes taureaux et des boucs ainsi que de l'eau, de la laine écarlate et de l'hysope, et il a aspergé le livre lui-même et tout le peuple en disant: 20 Voici le sang de l'alliance que Dieu a prescrite pour vous. 21 Il a aussi aspergé avec le sang le tabernacle et tous les ustensiles du culte. 22 Or, d'après la loi, presque tout est purifié avec du sang et, s’il n’y a pas de sang versé, il n'y a pas de pardon.

15-22 Les transactions solennelles entre Dieu et l’homme, sont appelées quelquefois une alliance, ici un testament, qui est une action volontaire d’une personne léguant ses biens à telles personnes qui sont décrites, et cet héritage prend seulement effet à sa mort. Ainsi Christ est mort, non seulement pour obtenir les bénédictions du salut pour nous, mais pour nous donner le pouvoir d’en disposer. Tous, par le péché, étaient devenus coupables devant Dieu, et avaient perdu tout ce qui est bon ; mais Dieu, disposé à montrer la grandeur de sa miséricorde, a proclamé une alliance de grâce. Rien ne peut être pur pour un pécheur, pas même ses devoirs religieux ; sauf si sa culpabilité a été chassée par la mort d’un sacrifice, d’une valeur suffisante à cette fin, et à condition qu’il continue à en dépendre. Puissions-nous attribuer toutes les bonnes œuvres à cette même cause qui procure tout, et offrir nos sacrifices spirituels comme aspergés par le sang de Christ, et donc purifiés de leur souillure.

23 S’il était nécessaire de purifier de cette manière ce qui n’était que l’image des réalités célestes, il fallait que les réalités célestes elles-mêmes soient purifiées par des sacrifices meilleurs encore que ceux-là. 24 En effet, Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait par la main de l'homme, dans une simple copie du véritable, mais il est entré dans le ciel même afin de se présenter maintenant pour nous devant Dieu. 25 Et ce n'est pas pour s'offrir lui-même plusieurs fois qu'il y est entré, comme le grand-prêtre qui entre chaque année dans le sanctuaire pour offrir un autre sang que le sien; 26 si tel avait été le cas, il aurait dû souffrir plusieurs fois depuis la création du monde. Mais maintenant, à la fin des temps, il s’est révélé une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice.

27 Il est réservé aux êtres humains de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. 28 De même, Christ s'est offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup d'hommes, puis il apparaîtra une seconde fois, sans rapport avec le péché , à ceux qui l'attendent pour leur salut.

23-28 Il est évident que les sacrifices de Christ sont infiniment supérieurs à ceux de la loi, qui eux ne pouvaient ni obtenir le pardon pour le péché, ni donner pouvoir contre lui. Le péché aurait été encore sur nous, et aurait eu l’autorité sur nous ; mais Jésus-Christ, par un sacrifice, a détruit les œuvres du diable, pour que les croyants puissent être rendus vertueux, saints, et heureux. Comme nulle sagesse, érudition, vertu, richesse, ou pouvoir, ne peut garder un être humain de la mort, de la même façon rien ne peut délivrer un pécheur d’être condamné au jour du jugement, excepté le sacrifice expiatoire de Christ ; nul ne sera sauvé du châtiment éternel s’il méprise ou néglige ce grand salut. Le croyant sait que son Rédempteur est vivant, et qu’il le verra. C’est là la foi et la patience de l’église, de tous les croyants sincères. Et leur prière continuelle, qui est le fruit et l’expression de leur foi, est: « Viens bientôt, Seigneur Jésus ».


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
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Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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