* Job reconnaît la justice de Dieu (1-13). Il ne peut faire face à Dieu (14-21). On ne doit pas juger les hommes sur leur condition extérieure (22-24). Job se plaint de ses épreuves (25-35).
1 Job prit la parole et dit: 2 «C’est vrai, je sais bien que telle est la situation. Comment l'homme pourrait-il être juste devant Dieu? 3 Si l’homme voulait contester avec Dieu, il ne pourrait même pas lui donner une seule réponse sur mille. 4 C’est à lui qu’appartiennent la sagesse et la toute-puissance. Qui lui a déjà résisté sans subir de dommage?
5 »C’est lui qui déplace les montagnes à l’improviste, qui les bouleverse dans sa colère. 6 Il fait trembler la terre sur elle-même, et ses piliers sont ébranlés. 7 Il donne ses ordres au soleil, et le soleil ne paraît pas; il verrouille le ciel autour des étoiles. 8 Tout seul, il déploie le ciel, il marche sur les hauteurs de la mer. 9 Il a fait la Grande Ourse, Orion et les Pléiades, ainsi que les constellations du sud. 10 C’est lui l’auteur de grandeurs qu’il est impossible d’explorer, de merveilles si nombreuses qu’il est impossible de les compter.
11 »S’il passe près de moi, je ne le vois pas; s’il disparaît, je ne m’en aperçois pas. 12 S'il arrache, qui s'y opposera? Qui lui dira: ‘Que fais-tu?’ 13 Dieu ne retire pas sa colère; devant lui les appuis de l’orgueilleux s’effondrent.
1-13 Dans cette réponse que Job a formulée, il déclare ne pas avoir douté de la justice de Dieu et nie être un hypocrite ; en fait, comment l’homme pourrait-il être juste devant Dieu ? Avant ses épreuves, il se trouvait déjà largement coupable de ses péchés, plus qu’il n’aurait pu le soupçonner ; et si Dieu tentait de le juger, le patriarche ne pourrait même pas justifier un seul de ses péchés sur mille, une seule de ses pensées, de ses paroles et de ses actes durant sa vie ; il ne pouvait donc que mériter un châtiment pire que toutes ses souffrances actuelles. Quand Job mentionne la sagesse et la puissance de Dieu, il fait passer ses plaintes au second plan.
Nous sommes incapables de juger les voies divines, parce que nous ne savons pas ce que Dieu fait, ou ce qu’Il conçoit. Dieu agit avec une puissance à laquelle aucune créature ne peut résister. Ceux qui estiment avoir assez de force pour rivaliser avec les autres ne devront même pas imaginer pouvoir lutter contre le Créateur.
14 »Et moi, comment pourrais-je lui répondre? Quels mots pourrais-je choisir pour argumenter avec lui? 15 Même si je suis juste, je ne répondrai pas. Je ne peux qu'implorer la grâce de mon juge. 16 Même si je faisais appel à lui et qu’il me réponde, je ne croirais pas qu'il m’a écouté, 17 puisqu’il m'assaille par une tempête et multiplie sans raison mes blessures. 18 Il ne me laisse pas reprendre mon souffle, tant il me rassasie d'amertume. 19 Si je veux recourir à la force, voici qu’il est tout-puissant! Si c’est au droit, qui me fera comparaître? 20 Même si je suis juste, ma bouche me condamnera; même si je suis intègre, elle me déclarera coupable.
21 »Suis-je intègre? Je ne le sais pas moi-même. Je suis dégoûté de mon existence.
14-21 Job se trouvait juste, chapitre 32:1, et cette pensée, bien que le patriarche ait considéré la Puissance et la Majesté divines, implique que la question entre l’affligé et le Seigneur de la Providence, est véritablement un rapport de force, et non pas une relation de droits mutuels ; nous commençons ici à découvrir les mauvais fruits de l’orgueil et de l’esprit qui s’autojustifient. Job, pour se défendre après avoir subi des réprimandes, commence à condamner Dieu. Job se connaissant vraiment, savait qu’il ne pouvait formuler un jugement contre Dieu : si nous disons que nous n’avons aucun péché, non seulement nous nous trompons nous-mêmes, mais en plus, nous insultons Dieu ; en exprimant de tels propos, nous péchons et nous faisons mentir l’Écriture. Mais Job songe à la bonté et à la justice divines en prétendant que son affliction était sans cause.
22 Qu'importe après tout? En effet, j'ose le dire, il extermine l'homme intègre aussi bien que le méchant. 23 Si un fléau donne subitement la mort, il se moque de la détresse des innocents. 24 La terre est livrée entre les mains du méchant: il aveugle ses juges. Si ce n'est pas lui, qui est-ce donc?
22-24 Job arrive rapidement au point capital qui anime le désaccord. Ses amis ont soutenu jusqu’à présent que ceux qui sont justes et bons prospèrent toujours en ce monde, et qu’à part le méchant, personne ne peut connaître la misère et la détresse. Job, quant à lui, soutient le contraire : il assure qu’il est commun de voir le méchant prospérer, et de trouver le juste dans l’affliction. Cependant, il y a trop d’ardeur dans ce que Job annonce ici : Dieu, en effet, n’envoie pas la souffrance par plaisir. Quand notre esprit est excité par un conflit ou par le mécontentement, nous avons alors besoin de surveiller nos propos.
25 »Plus rapides qu'un coureur, mes jours prennent la fuite sans avoir vu le bonheur. 26 Ils filent comme des barques de jonc, pareils à l'aigle qui fonce sur sa proie. 27 Si je dis: ‘Je veux oublier ma plainte, laisser ma tristesse, reprendre courage’, 28 je reste effrayé par toutes mes douleurs.
»Je sais que tu ne me considéreras pas comme innocent. 29 C’est moi qui serai jugé coupable. Pourquoi me fatiguer inutilement? 30 Si je me lavais dans la neige, si je purifiais mes mains avec du savon, 31 tu me plongerais dans la boue et mes habits m'auraient en horreur.
32 »Dieu n'est pas un homme comme moi, pour que je lui réponde, pour que nous allions ensemble en justice. 33 Il n'y a pas entre nous de médiateur qui pose sa main sur nous deux. 34 Qu'il retire son bâton de dessus moi, que ses terreurs ne me tourmentent plus! 35 Alors je parlerai sans avoir peur de lui, mais ce n’est pas le cas et je reste seul avec moi-même.
25-35 Nous devrions consacrer beaucoup moins de temps à nos loisirs, ce temps qu’il est nécessaire de racheter, et qui défile si rapidement vers l’éternité ! Combien sont vains les plaisirs d’aujourd’hui : nous pouvons tous les perdre sans que cela puisse dérouter le fil du temps ! La pensée du devoir accompli ne pourra, par la suite, que nous apporter la satisfaction ; il n’en sera pas ainsi du souvenir que pourront nous laisser les plaisirs de ce monde, une fois toutes nos années vécues. La plainte de Job envers Dieu ne pouvait provenir que de son cœur corrompu : le patriarche savait que l’Esprit divin ne pouvait ni s’apaiser ni s’attendrir. En fait, il y a un Médiateur, un Arbitre, un Avocat qui plaide en notre faveur, en la Personne du Bien Aimé Fils de Dieu, Celui qui nous a rachetés par le sang de la croix, Celui qui peut sauver de la perdition tous ceux qui viennent à Dieu, par Son intermédiaire. Si nous nous confions en Son Nom, nos péchés seront jetés dans les profondeurs de la mer, nous serons lavés de toute notre ignominie et rendu plus blancs que neige, de sorte qu’aucun ne puisse prétendre à quelque accusation contre nous. Nous serons parés des longues robes de la droiture et du salut, ornés des grâces de l’Esprit Saint, et présentés sans péché devant le trône de Sa gloire, dans une joie parfaite. Puissions-nous discerner la différence entre notre auto justification, et celle offerte par Dieu lui-même. L’âme de Job est véritablement tourmentée ; notez que d’autres sont aussi passés par cet abîme redoutable ; et bien qu’ils aient eu du mal à penser que Dieu puisse les entendre ou les délivrer, Il a néanmoins repoussé l’orage et a ramené ces âmes au port tant désiré. Résistez au diable ; ne donnez pas place aux mauvaises pensées ou aux conclusions désespérées, qui ne peuvent que s’opposer à Dieu. Venez à Lui, Lui qui invite ceux qui sont chargés et fatigués et qui promet, dans Sa sagesse, de ne pas les rejeter !